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Prévention des inondations: la bathymétrie à pied d’œuvre

Les travaux d’urgence lancés dans le Pas-de-Calais suite aux dernières inondations touchent à leur terme. Pour favoriser une évacuation optimale des eaux, les autorités compétentes ont pu s’appuyer sur des mesures de profils d’écoulement et d’épaisseurs de sédiments fournies par un cabinet de géomètres-experts.
Marielle Mayo | Le mercredi 5 juin 2024
Relevé bathymétrique monofaisceau. © Ingeo

Le 17 mai dernier, Gabriel Attal, en déplacement dans le Pas-de-Calais, a annoncé qu’une enveloppe de 47 millions d’euros, issue du fonds de solidarité européen, allait être allouée à la reconstruction de ce département durement frappé par les inondations. Ce nouveau coup de pouce financier complète le dispositif de soutien exceptionnel adopté pour financer les travaux des collectivités. Comme l’a reconnu le Premier ministre, il reste en effet «beaucoup de choses à faire» pour préparer le territoire au retour des pluies automnales. Les premiers travaux d’urgence, eux, touchent à leur fin. Le service bathymétrie du cabinet de géomètres-experts Ingeo, établi dans l’Audomarois, en plein cœur de la région sinistrée, y a été étroitement associé.
La vulnérabilité aux inondations du Pas-de-Calais s’explique par plusieurs facteurs. Dans le triangle Calais-Dunkerque-Saint-Omer, les polders recouvrent environ 100.000ha de terres situées sous le niveau de la mer. Les sous-sols argileux ne permettent pas une bonne infiltration des eaux et la forte artificialisation favorise leur ruissellement vers les cours d’eau. Le risque de crue est majoré par les marées à fort coefficient et les tempêtes, qui repoussent l’eau vers l’intérieur des terres. Les pluies sans précédent qui se sont succédé entre novembre 2023 et janvier 2024 ont causé plusieurs vagues d’inondations, particulièrement impressionnantes dans le secteur de Saint-Omer. Sur la période du 15 octobre au 13 novembre, le territoire de la communauté d’agglomération du pays de Saint-Omer (Capso) a reçu l’équivalent de près de six mois de pluies et, entre le 24 décembre et le 4 janvier, il est encore tombé l’équivalent de plus d’un mois de précipitations... «Quarante-sept communes sur cinquante-trois ont été classées en état de catastrophe naturelle et il y a eu plus de 3.000 sinistrés», rapporte Valérie Saudemont, directrice Cycle de l’eau au sein de la Capso. 

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