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Monde
Le défi de la reconstruction de Gaza

La reconstruction de Gaza, lorsque prendra fin l’offensive israélienne, sera une tâche qui pourrait prendre plusieurs décennies. ONG et organisations internationales réfléchissent déjà à la mise en œuvre de ce gigantesque chantier.
À Beyrouth, Muriel Rozelier | Le mardi 3 décembre 2024
Travaux de déblaiement, le 27 novembre, après une frappe aérienne sur la mosquée al-Qassam et ses environs dans le camp de réfugiés de Nuseirat, causant de lourdes destructions à la mosquée et aux bâtiments voisins dans la ville de Gaza. © A. Jadallah / Anadolu via AFP

Il suffit de regarder des vidéos de la Bande de Gaza avant et après l’offensive israélienne du 8 octobre 2023, pour comprendre l’étendue de la dévastation qu’a subie ce territoire de 362km2 coincé entre l’Egypte et Israël. «Les destructions sont d’une ampleur sans précédent compte tenu de l’étendue des dégâts et de la densité des zones endommagées», estime Howayda al-Harithy, professeure d’architecture et d’urbanisme à l’Université américaine de Beyrouth, chargée au sein du Beirut Urban Lab de documenter l’urbicide (lire ci-dessous) perpétré à Gaza. 
Les pertes humaines sont à l’aune des destructions: presque 45.000 morts, plus de 100.000 blessés selon le ministère de la Santé de Gaza. Sans compter les 10.000 cadavres que l’Organisation mondiale de la santé estime encore ensevelis sous les décombres. A ce stade du conflit, 58,7% du bâti de la bande de Gaza sont «dégradés ou anéantis», selon les estimations les plus basses des équipes de l’université de New York et de l’Etat de l’Oregon, qui suivent depuis le 8 octobre 2023 l’évolution des destructions. S’y ajoutent les infrastructures comme le réseau routier, dont 70% sont désormais non opérationnels. Dans certaines régions, à l’instar de Gaza-Ville, qui accueillait avant-guerre 700.000 habitants, près des trois quarts des bâtiments auraient été endommagés ou détruits.
A ce stade, l’Etat hébreu préserve la «liberté d’action» de son armée à Gaza. Ce qui lui permet de continuer à «dé-Hamassiser» l’enclave, mais transforme le conflit en une occupation durable du territoire. «Pour qu’il y ait reconstruction, il faudrait qu’Israël stoppe son offensive, qu’il y ait concrètement une solution, aussi fragile soit-elle, sans parler des dizaines de milliards de dollars d’investissements nécessaires. Il faudrait surtout s’assurer que le contrôle de Gaza revienne aux Palestiniens», estime Stéphanie Dadour, chercheuse en architecture libanaise. Malgré ces incertitudes, la communauté internationale planche sur des scénarios pour l’après-guerre. Si tous dépendent des fonds levés et, plus important, de ce qu’Israël autorisera ou pas, ces hypothèses identifient trois étapes cruciales: répondre d’abord aux besoins humanitaires, déblayer ensuite les décombres puis, enfin, reconstruire.

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