Urbanisme
Penser la ville pour les enfants


«Va jouer dehors!» Cette phrase répétée à l’envi par des générations de parents est-elle encore d’actualité? Depuis des décennies, l’espace urbain des enfants n’a cessé de se restreindre. Dans les années 1950, il était d’à peu près 4km autour de leur domicile. Aujourd’hui, il n’est plus que de quelques centaines de mètres (1). Selon une étude Harris Interactive, même si un enfant sur deux doit faire moins de 2 km pour se rendre à l’école, 60% des trajets sont réalisés en voiture ou en bus (2). D’ailleurs, dans les agglomérations de plus de 100.000 habitants, 97% des élèves d’école élémentaire font ce trajet en étant accompagnés (3). De nos jours s’impose plutôt la figure de «l’enfant d’intérieur». Cette transformation s’explique par la crainte des parents pour la sécurité de leurs enfants; par l’accès aux écrans – renforçant la tendance des enfants à rester chez eux – mais aussi par un urbanisme faisant la part belle à l’automobile. «Tout est conçu pour les activités d’adultes jeunes et en bonne santé, explique Thierry Paquot, philosophe et essayiste, auteur du Pays de l’enfance (2022). La ville se veut fonctionnelle, l’urbanisme est le moment occidental et masculin de la fabrication de la ville productiviste..
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