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Transport
Le téléphérique urbain doit faire ses preuves

Un mouvement d’ampleur? Une mode? Ces dernières années, plusieurs villes ont inauguré des téléphériques «urbains», destinés à servir de transport du quotidien. Mais les résultats ne sont pas toujours au niveau des attentes.
Olivier Razemon | Le vendredi 27 septembre 2024
Si le «métrocable» de Medellin est un exemple, les téléphériques urbains français ne rencontrent pas le succès escompté... © Marco / Adobe Stock

Medellin, ça vous dit quelque chose? Les plus anciens citeront spontanément le narcotrafiquant Pablo Escobar et le cartel portant le nom de cette métropole colombienne de 4 millions d’habitants, située dans une vallée andine à 1.500 mètres d’altitude. Mais pour les spécialistes du secteur des transports, consultants, élus ou opérateurs, Medellin, c’est tout autre chose. Alors que le cartel a été démantelé il y a plus de trente ans, la ville est devenue la capitale du téléphérique urbain, avec un réseau de six lignes de «métrocable», comme on l’appelle, qui desservent les quartiers situés sur les hauteurs, traditionnellement plus pauvres que ceux du fond de la vallée. Les tronçons de téléphérique, reliés au réseau du métro et du bus, ont fini par revaloriser les prix de l’immobilier dans les quartiers populaires.
Cela fait longtemps que le «téléphérique de Medellin» est cité, avec un brin d’envie, dans les colloques consacrés aux transports urbains. Les principaux constructeurs, l’italien Leitner, le Français Poma, l’Autrichien Doppelmayr et le Suisse Garaventa, ces deux derniers unis dans une même holding, cherchent à convaincre les collectivités du bien-fondé de leur technologie pour transporter des citadins, y compris sur des surfaces planes. Il est vrai que leur marché originel, la desserte des pistes de ski en montagne, a atteint ses limites.
En France, les années 2020 se révèlent prometteuses. A Saint-Denis de La Réunion, depuis mars 2022, une ligne relie en cinq tronçons le quartier populaire du Chaudron à l’université et à deux quartiers des «hauts». Toulouse, deux mois plus tard, a inauguré une liaison entre un oncopole situé sur la rive gauche de la Garonne, au sud de la ville, et une université, sur la rive droite, en passant par un hôpital. Début septembre, un «ascenseur valléen», un funiculaire, a été ouvert entre la gare du Fayet (Haute-Savoie) et le village de Saint-Gervais-les-Bains, situés dans la même commune, mais qui n’étaient jusqu’alors reliés que par la route. Un téléphérique est en cours de construction à Ajaccio. Enfin, d’ici la fin 2025, le câble C1, selon la nomenclature francilienne, courra entre la station de métro Pointe-du-Lac à Créteil (Val-de-Marne) et des villes situées plus au sud, séparées par une voie rapide et une voie ferrée, des «coupures urbaines».

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