Cadre de vie
Un PLU bioclimatique pour la ville de Paris
C’est une étape majeure que vient de franchir le projet de plan local d’urbanisme (PLU) de la ville de Paris. La commission d’enquête a émis le 9 juillet un avis favorable et unanime, que la ville a rendu public sur son site Internet le 29 juillet. La commission, «bien consciente que toutes les dimensions de l’urbanisme parisien ne seront pas résolues» par le futur PLU, estime toutefois que celui-ci «va dans un sens très vertueux». La prochaine étape sera l’examen du texte par le conseil de Paris, d’ici à la fin de l’année 2024.
Les ambitions de la municipalité sont claires: il s’agit, «dans un environnement où le réchauffement climatique a des répercussions concrètes sur le quotidien de la population [...] tout à la fois d’être une ville plus sobre qui privilégie la rénovation et les constructions bas carbone, une ville plus respectueuse de l’environnement qui préserve la nature et la biodiversité, mais aussi une ville mieux adaptée au changement climatique, qui pourra faire face notamment aux canicules». Sur le plan du logement, Paris «souhaite promouvoir un modèle de ville solidaire et mixte sur le plan sociodémographique». En l’état, le PLU contient donc plusieurs dispositions innovantes, qui devraient profondément modifier les pratiques.
10m2 d’espaces verts par habitant
Première de ces évolutions majeures, «la servitude de mixité fonctionnelle», un dispositif impliquant que «tout projet de plus de 5.000m2 consacre 10% de sa surface à la création de logements». Dans le même esprit, la ville veut instituer une «zone d’accélération de la solidarité, dans les secteurs d’hyper déficit en logement social pour favoriser la création de logements sociaux dans ces quartiers». Le document prévoit par ailleurs «la fin de construction de bureaux à l’ouest et dans le triangle d’or et la suppression du potentiel d’extension de 10% des surfaces d’activité économique inscrite dans le PLU actuel». Autre nouveauté d’ampleur: «la fin de la démolition», la réhabilitation devant devenir la nouvelle norme. La ville entend par ailleurs «interdire la transformation de locaux commerciaux et des bureaux en meublés touristiques dans les secteurs tendus», mesure qui concernerait les arrondissements centraux et la butte Montmartre.
Afin d’adapter la ville à la crise climatique et atteindre l’objectif de 10m2 d’espaces verts par habitant, le futur PLU bioclimatique prévoit «d’augmenter les surfaces de pleine terre, les lieux de respiration et de fraîcheur, de favoriser la végétalisation, la présence de la faune et de la flore tout comme celle des espaces libres et de préserver la nature jusqu’en cœur d’îlot et de protéger les arbres». Un dispositif sera particulièrement scruté par les professionnels de la construction: celui des «externalités positives», qui conditionneront l’octroi d’un permis de construire pour une construction neuve ou une restructuration à la nécessité de «surpasser trois des neuf critères d’évaluation portant sur la biodiversité, la programmation et l’efficacité énergétique».
Dans sa volonté de favoriser une architecture bioclimatique, la ville sera également très pointilleuse sur les questions de sobriété énergétique, d’utilisation des énergies renouvelables, de réemploi des matériaux et de gestion des déchets.