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Semaine des géomètres-experts
Les géomètres-experts catalans à l’assaut du Canigou

Une expédition a été menée, dans le cadre de la Semaine des géomètres-experts, afin de mesurer l’altitude de la «montagne sacrée» catalane. Une aventure humaine et technologique, qui a permis à la profession de se mettre en valeur.
| Le vendredi 5 juillet 2024
© UNGE 66

En termes d’altitude, le patron du département c’est le Carlit et ses 2.921m. Mais si vous demandez à un Perpignanais quelle est sa montagne de cœur, il vous répondra sans hésiter le Canigou. «Quand on vit à Perpignan ou plus généralement dans les Pyrénées-Orientales, le Canigou fait partie du quotidien. C’est un sommet qui est dans la vie des gens», résume Emmanuel Cretin-Maitenaz, géomètre-expert installé dans la métropole catalane et président de l’UNGE 66. Aussi, quand l’idée a germé de mesurer à nouveau le sommet, vingt ans après une précédente campagne, la mayonnaise a pris très rapidement.

Des mesures 8 fois plus rapides
Le matin du 14 juin dernier, c’est une caravane d’une quarantaine de personnes qui s’est élancée à l’assaut du pic du Canigou afin de vérifier si la mesure de son sommet était toujours valable. Pour y parvenir, du matériel de pointe a été acheminé, en partie à dos d’âne. La mesure de l’altimétrie, elle, a été réalisée grâce à la technologie GNSS. Comme en 2004 mais, progrès technologique oblige, avec une rapidité inégalée. «Là où l’opération avait pris 24 heures, nous l’avons réalisée en à peine trois heures», confirme Emmanuel Cretin-Maitenaz. La qualité du réseau GSM étant plutôt aléatoire sur les sommets pyrénéens, les géomètres-experts ont eu recours au réseau satellitaire TeriaSat. Verdict: le pic du Canigou mesure 2.784,70m, contre 2.784,66 vingt ans plus tôt. Une stabilité qui confirme les observations des géologues, lesquels n’ont enregistré aucune activité sismique significative dans la zone de 2004 à 2024.



Après avoir monté le matériel, en partie à dos d’âne, les géomètres-experts ont mesuré l’altimétrie par GNSS et ont modélisé le sommet à l’aide de drônes. © UNGE 66



Si l’altitude n’a pas bougé, les géomètres-experts ont en revanche profité de l’occasion pour réaliser une modélisation 3D complète du sommet en ayant recours à deux drones (photogrammétrie et lidar) et un scan mobile. Le résultat de cette modélisation aura notamment vocation à être exploité par «Canigó Grand Site», le syndicat mixte chargé de veiller à la protection du site naturel, ou encore le service de restauration des terrains en montagne (RTM) du département. Restent aussi, au-delà de cette masse de données, les souvenirs: «Une très belle aventure humaine, apprécie le président de l’UNGE 66, et une excellente façon de promouvoir l’image de la profession.»