Assises nationales de la sobriété foncière
Aménagement et biodiversité, un mariage indispensable
La sobriété foncière en zone forestière et biodiversité
• Séance locale de Fort-de-France
• Mercredi 3 juillet, 14h30 heure locale
A Fort-de-France, la nature est partout: en mer, en bordure de route, dans les plaines et jusque sur les hauteurs de l’île. Pourtant, dans cette zone privilégiée des Caraïbes aussi, le risque environnemental prend de l’ampleur. «Nous assistons à la destruction de nombreuses zones de conservation de la biodiversité, qui mettent nos écosystèmes en danger alors que nos outremers abritent 100.000 espèces animales et végétales. Alors, aujourd’hui, on va se dire les choses!» Avec Ariane Laventure, géomètre-experte installée en Guadeloupe et présidente de la séance locale consacrée à la biodiversité, le ton est donné. Et ce n’est pas Audrey Pastel, auteure d’une thèse sur l’adaptation au changement climatique en Martinique, qui la démentira. «Nous faisons face à une accélération de la hausse du niveau des mers, de l’ordre de 4mm par an, à un renforcement des phénomènes extrêmes mais aussi à une acidification des océans qui touche la mangrove, les coraux et les herbiers marins». Aux Antilles, les conséquences de ces changements sont spectaculaires: augmentation des pluies cycloniques et de la hauteur des vagues, diminution de la saison des pluies et élévation visible du niveau de la mer. «Ces facteurs, qui ont déjà des conséquences, vont directement impacter notre façon d’aménager le territoire.» Et les changements vont devoir être rapides, dans la mesure où la plupart des zones d’activité économique de la Martinique telles que l’aéroport, les zones commerciales et les axes routiers, sont tous menacés de submersion.
Le ZAN, un «objectif quantifiable»
Sur le plan de la biodiversité, le danger peut aussi venir de l’extérieur. Des plantes exotiques envahissantes, par exemple, dont l’importation peut venir bouleverser des écosystèmes entiers et face auxquelles les territoires insulaires doivent se protéger «en réglementant les importations mais aussi en formant et en sensibilisant les populations aux risques potentiellement véhiculés par des espèces en apparence inoffensives», souligne Jeanne de Reviers, urbaniste paysager de formation, membre du Conservatoire botanique de la Martinique. Pour Alexis Cefber, cheffe du service connaissance, prospective et développement territorial à la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Deal) de Martinique, la préservation de la biodiversité passe aussi par la capacité de concilier les usages en matière d’aménagement du territoire. «Nous devons être capables de déterminer par anticipation les zones à artificialiser et les zones qui nécessiteront une désartificialisation.» Pour encadrer cette démarche, il est essentiel d’adapter les schémas de cohérence territoriale (Scot) et les plans locaux d’urbanisme (PLU), estime-t-elle. Or, le ZAN, «en dessinant un objectif quantifiable», permet d’insuffler une dynamique en ce sens.
En achetant le numéro correspondant à cet article (Numéro 2226), vous recevrez la version imprimée et aurez accès immédiatement à l’ensemble de son contenu en ligne.
Abonnez-vous ou achetez le numéro pour lire la suite de l’article
JE M’ABONNE (11 NUMÉROS) / J’ACHÈTE CE NUMÉRO JE ME CONNECTE