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Reportage
Au Rwanda, une université forme les futurs experts

L’Institut national supérieur des sciences appliquées de Ruhengeri, un établissement privé installé dans le nord du pays, forme chaque année des centaines d’étudiants en topographie, géomatique, génie civil, architecture ou systèmes d’information géographique.
À Ruhengeri, Samuel Ribot | Le vendredi 27 décembre 2024
Les étudiants de l’Ines disposent d’un matériel de pointe. © S. Ribot

Pour rallier Ruhengeri depuis Kigali, la capitale du Rwanda, il faut mettre le cap au nord et emprunter une route qui serpente à travers le bien-nommé pays des mille collines. Un relief incessant, qui abrite des milliers de parcelles agricoles, essentiellement vivrières, cultivées jusque sur les terrains les plus pentus. Partout, le vert domine, lardé de temps à autre par des cours d’eau d’un marron profond. C’est ici, non loin de la frontière ougandaise et aux portes du Gorilla National Park, qu’a été créé en 2003, à l’initiative du diocèse, l’Institut d’enseignement supérieur (Ines), un campus privé dédié aux sciences appliquées qui accueille aujourd’hui plus de 5.000 étudiants. Au cœur de cette université privée en plein développement, le département «Land survey» (topographie, en version française), forme les topographes, géomètres et spécialistes des systèmes d’information géographique de demain. Pour le Rwanda bien sûr, mais aussi pour le Burundi voisin, le Tchad, le Soudan ou encore l’Ouganda, soit au total des étudiants venus de dix-sept pays africains. 
«Le département de topographie a été créé en 2010. Il ne comptait à l’époque que quelques dizaines d’étudiants. Ils sont aujourd’hui 550 à s’inscrire chaque année dans un cursus de quatre ans», indique Placide Nkerabigwi, chargé de cours à l’Ines, spécialisé en photogrammétrie et conception assistée par ordinateur (CAO) et titulaire d’une maîtrise en géomatique et géométrologie obtenue à l’université de Liège (Belgique). Incontestablement, l’université attire. Et participe aussi à la transformation de la société rwandaise. A 21 ans, Yvelise, née à Kigali, a bien l’intention de creuser le sillon ouvert avant elle par quelques femmes décidées à mettre un pied dans cette profession d’hommes. «J’ai découvert les métiers liés à la topographie au lycée, dans le cadre de mon orientation. Ça m’a plu et je me suis dit “Pourquoi pas moi?”. Je voulais être une pionnière pour les femmes de mon pays mais aussi exercer un métier utile au développement du Rwanda.» Un souci largement partagé par la jeunesse d’un pays qui met tout en œuvre pour se moderniser et avancer après le traumatisme du génocide de 1994. «Il y avait un grand besoin de profils de ce type au Rwanda, comme d’ailleurs dans d’autres pays limitrophes, note Placide Nkerabigwi. Tous les travaux étaient faits par des étrangers et il n’y avait pas l’offre de formation nécessaire chez nous.» Aujourd’hui, non seulement cette offre existe, mais l’Ines vient de lancer un master en géomatique, un niveau de qualification qui nécessitait autrefois de s’expatrier.

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