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Assises nationales de la sobriété foncière
Le littoral face à ses contradictions

Comment concilier le développement des villes littorales avec le recul du trait de côte et les exigences de la sobriété foncière? Face à la montée des eaux, des solutions durables et socialement acceptables peuvent-elles être trouvées pour assurer leur protection et la sécurité des habitants? A La Rochelle, ces questions ont été au cœur de la séance locale du 4 juillet.
Marielle Mayo | Le mercredi 24 juillet 2024
La sortie du port de La Rochelle. © dudlajzov / Adobe Stock

La sobriété foncière en zone littorale

• Séance locale de La Rochelle
• Jeudi 4 juillet, 8h30



A La Rochelle, environ 350 personnes ont participé aux Assises nationales de la sobriété foncière. Pour Roger Gervais, qui représentait la communauté d’agglomération lors de la séance locale consacrée à la sobriété foncière en zone littorale, le choix de la ville coulait de source. La sobriété foncière est en effet l’un des premiers outils de la démarche «La Rochelle, territoire zéro carbone». Comme l’a rappelé le président de séance Fabien Palfroy, «Sur le littoral on est face à un double défi: la trajectoire ZAN et l’érosion côtière. Si l’on veut que ces territoires restent habitables dans les prochaines décennies, la mise en place de stratégies de gestion adaptées va s’avérer cruciale». Le changement climatique provoque l’élévation du niveau moyen de la mer et la multiplication des événements extrêmes. Gonéri Le Cozannet, ingénieur BRGM à l’unité «Risque côtier et changement climatique» et membre du Haut Conseil pour le climat, prône l’adaptation mais prévient: «Il n’y a pas de solution miracle. A court terme, on peut réduire la vulnérabilité des bâtiments et éviter de construire, mais au-delà de 30 ou 40cm d’élévation au niveau de la mer, ce ne sera plus suffisant. A long terme, il n’y a que deux solutions: soit on recule, soit on protège», souligne-t-il.

500.000 bâtiments concernés par l’érosion et la submersion en 2100
En France métropolitaine, la population littorale est de huit millions d’habitants et continue d’augmenter. Selon le Cerema, à l’horizon 2100, 500.000 bâtiments seront concernés par l’érosion et la submersion, l’enjeu financier étant évalué à plus de 80 milliards d’euros. Etablie en application de la loi climat et résilience, la liste des communes les plus exposées à l’érosion côtière souhaitant adapter rapidement leur politique d’urbanisme a été révisée en juin 2024, portant leur nombre à 317.
Jean-Yves Mas, géomètre-expert à Lacanau, et Simon Galloux, responsable de l’unité gestion du littoral à la direction départementale des territoires et de la mer de la Charente-Maritime, ont présenté les données disponibles pour définir le trait de côte, surveiller son évolution et délimiter le domaine public maritime, dont le portail GéoLittoral. «Le géomètre-expert maîtrise l’intégralité des techniques et des données qui peuvent être utilisées dans le cadre de l’évolution du trait de côte», a souligné Jean-Yves Mas. Lui-même a ainsi été amené à réaliser les premières mesures 3D bathymétriques sur l’emblématique digue Bartherotte, construite à l’initiative d’un homme d’affaires pour protéger de l’érosion la pointe du Cap-Ferret et désormais reconnue d’utilité publique. 

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