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Qualification de la géodata
«Il est essentiel de qualifier la donnée en fonction de ce qu’on veut en faire»

Convaincu que les géomètres-experts sauront s’adapter aux évolutions technologiques proposées pour l’exploitation des données géographiques, en particulier l’intelligence artificielle, Olivier Minot, nouveau président de la commission expertise de la mesure de l’OGE, compte sur l’équilibre entre les générations pour appréhender ces nouveaux enjeux.
Propos recueillis par Samuel Ribot | Le lundi 1 janvier 2024
«Ce que nous savons faire aujourd’hui en matière de ­qualification de la donnée avec le GPS, nous devons être capables de le faire demain avec des techniques comme celle de l’acquisition d’un nuage de points.» © V. Joncheray

Quels sont les enjeux actuels de la qualification de la Data?
Olivier Minot: Ce qui se joue, c’est la question de la valorisation intrinsèque de la data. Parce qu’à l’heure où il y a de plus en plus de données, où celles-ci deviennent de plus en plus accessibles et où l’on constate parallèlement une démocratisation des techniques d’acquisition et de transmission de la data, la qualité peut s’y perdre. Lorsqu’on a beaucoup de données, on a du mal à les retrouver. Pour faire une comparaison, songez que chacun peut disposer aujourd’hui chez soi de 10000 à 100000 photos prises sur dix ans. Mais combien en regardons-nous? Le seul moyen d’exploiter ces données est de travailler à un système de classification efficace, qui permette de qualifier la donnée afin de pouvoir en faire une exploitation plus intelligente par la suite. C’est exactement ce qui se joue aujourd’hui autour de la data. 

Diriez-vous que la profession fait face à une révolution inédite de ses pratiques?
O.M.: Plutôt que de révolution, je parlerais d’évolution. Il est vrai que nous voyons arriver beaucoup de data, de plus en plus de numérique, du cloud, ce qui nous permet d’aller plus vite sur des sujets qui prenaient plus de temps auparavant. Mais la vraie révolution se produira lorsque nous disposerons d’intelligences artificielles génératives, ce qui devrait arriver d’ici une dizaine d’années. Ces IA seront capables de réfléchir par elles-mêmes, de créer de la valeur là où, aujourd’hui, elles «se contentent» d’être des superordinateurs doués de parole, qui recrachent un certain nombre de data qu’elles ont ingérées. Ce qui induit d’ailleurs le risque de faire des erreurs dans la mesure où il suffit que les données transmises ne soient pas bonnes pour que le résultat soit inexact... Les IA génératives, elles, marqueront sans doute une forme de révolution. 

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