Résilience
Villes et logements sont inadaptés au changement climatique
Les villes et les logements français sont inadaptés au changement climatique, notamment face aux canicules, au retrait-gonflement des argiles (RGA) et aux inondations, estime la Cour des comptes qui propose plusieurs pistes pour y remédier. La multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes et leur impact sur les villes et les logements français dans les années à venir inquiètent également la Cour des comptes. Elle estime que les villes n’ont adopté des stratégies d’adaptation au changement climatique que «tardivement» et que leur efficacité est «partielle» et «limitée». Il faudrait les rationaliser.
Pour ce faire, les auteurs du rapport conseillent de définir des trajectoires définissant «les étapes à franchir et les objectifs à atteindre». Afin de lutter contre le changement climatique, la Commission européenne a proposé, en 2023, que la surface du couvert arboré urbain atteigne «au moins 10% dans les villes d’ici à 2050». En France, cet objectif représenterait «un investissement total de 3,6 milliards d’euros pour planter 2,4 millions d’arbres, soit un coût annuel de 360 millions d’euros», selon la Cour, qui estime que cet effort est réalisable. Elle ajoute que le principal défi pour végétaliser les villes reste «la mobilisation du foncier privé».
CHIFFRE CLÉ
3,6 milliards
Pour obtenir 10% de couvert arboré dans les villes de France d’ici à 2050, il faudrait, selon la Cour des comptes, investir 3,6 milliards d’euros.
Pour lutter contre les îlots de chaleur urbains, la Cour conseille également de déployer des réseaux de froid urbain pour éviter le développement des climatiseurs individuels, qui augmentent le phénomène en rejetant de l’air chaud à l’extérieur des bâtiments. Les pics de chaleur, le retrait-gonflement des argiles et les inondations sont identifiés comme les trois risques majeurs par la Cour , qui souligne que l’intégralité du territoire est concernée. Pour faire face à la situation, le rapport estime qu’il faut «des solutions techniques soutenables», notamment financièrement, et qu’il convient de sensibiliser régulièrement la population aux risques. Il est également nécessaire d’accélérer les projets de recherche et les expérimentations relatifs à la prévention des risques d’inondation et de retrait-gonflement des sols argileux. «Aucune étude prospective n’a été menée sur le coût global de l’adaptation des logements» ni «sur la répartition des charges afférentes entre l’Etat, les collectivités, les entreprises et les ménages», regrette les magistrats de la rue Cambon. Il est donc urgent de mettre en place une stratégie nationale d’adaptation permettant de «chiffrer des scénarios d’adaptation du parc résidentiel et définir leurs modalités de mise en œuvre». «L’enjeu de l’adaptation des logements doit être inscrit au rang des priorités publiques et faire émerger une politique d’ensemble», conclut la Cour.