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Empreinte carbone
Transition énergétique : le bâtiment doit intensifier ses efforts, estime l’ONU

| Le jeudi 10 avril 2025
© SKW / Adobe Stock

Le secteur du bâtiment doit réduire son empreinte carbone et il est urgent d’agir, alerte l’ONU, soulignant que les avancées actuelles sont insuffisantes face aux enjeux climatiques. En 2024, les émissions de CO2 du secteur du bâtiment ont reculé pour la première fois depuis 2020, révèle le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) dans son ­rapport annuel sur l’état des bâtiments et de la construction. La consommation d’énergie du secteur, englobant construction et entretien, a ainsi reculé de 10% entre 2015 et 2023. Mais ces progrès restent bien en dessous des objectifs, car, pour espérer atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, la réduction aurait dû dépasser 18% sur cette même période. 
Le secteur du bâtiment demeure l’un des plus énergivores au monde, consommant 32% de l’énergie mondiale et générant 34% des émissions de CO2. Les matériaux de construction, comme le ciment et l’acier, représentent à eux seuls 18% de ces émissions. La part des énergies renouvelables dans la consommation du secteur a progressé de 5% entre 2015 et 2023, mais reste loin des 18% nécessaires pour une transition efficace. Cela inquiète les experts, qui rappellent que près de la moitié des nouveaux bâtiments construits dans le monde «échappent à toute réglementation énergétique». Sur les 193 pays signataires de l’accord de Paris, 80% mentionnent le secteur du bâtiment dans leurs stratégies climatiques, mais seuls 18% fixent des objectifs chiffrés. A ce jour, seulement 19 pays disposent d’un plan détaillé, et la France est la seule nation à avoir défini des objectifs contraignants pour atteindre le zéro carbone. A l’inverse, les Etats-Unis et le Canada privilégient des normes non obligatoires. Le rapport du PNUE exhorte les principaux pays émetteurs, notamment ceux du G20, à rendre le bâtiment neutre en carbone d’ici 2028, tandis que les autres nations devraient suivre d’ici 2035. Pour y parvenir, l’ONU estime qu’il ­faudra presque doubler les investissements mondiaux dans le secteur d’ici 2030, passant de 270 milliards à 522 milliards de dollars.