Territoires
Géographie de nos lieux communs


C’est un petit cube de roche sculptée qui, pour le profane, se limite à une curiosité aperçue en pleine nature, mais qui, pour le professionnel, revêt une importance stratégique. A partir de la borne géodésique, «émanation de l’obsession des hommes pour la mesure», le géographe Louis Le Douarin, collaborateur de l’ouvrage Nos lieux communs, raconte «les grands projets de couverture cartographique» menés par les Etats au XIXe siècle. La borne a permis d’enjamber des mers ou des montagnes, pour donner au monde «une représentation commune», prélude à la mondialisation. Les grands projets transcontinentaux, tels le canal de Suez ou celui de Panama, les lignes de chemin de fer ou les câbles sous-marins, ont généralisé cet outil, qui fait aujourd’hui partie du patrimoine. Ainsi, dans le nord de la France, «de fausses cheminées ont été maçonnées pour faciliter la triangulation dans un paysage dépourvu de sommets remarquables», indique l’auteur. Il cite aussi «l’arc de Struve», un ensemble de 34 colonnes monumentales construites au XIXe siècle entre le nord de la Norvège et l’ouest de l’Ukraine, et inscrites au patrimoine mondial par l’Unesco.
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