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Grande vitesse
Des TGV aux Etats-Unis mais pas au Royaume-Uni

Les deux puissances anglophones ont récemment arbitré au sujet des lignes à grande vitesse. Si Londres y renonce en partie, Washington cherche à en construire. Ces deux positions illustrent les enjeux de ces infrastructures coûteuses et longues à construire.
Olivier Razemon | Le mercredi 1 mai 2024
En Angleterre, «High speed 1», qui relie Londres au tunnel sous la Manche, restera la seule ligne à grande vitesse du pays. © O. Razemon

Vérité d’un côté de l’Atlantique, erreur au-delà. Le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont effectué récemment des choix diamétralement opposés sur le sujet épineux du train à grande vitesse. En octobre 2023, dans une gare de Manchester, le Premier ministre conservateur, Rishi Sunak, annonçait l’abandon du prolongement de la ligne «High speed 2» devant relier la capitale historique de la révolution industrielle à Birmingham. Deux mois plus tard, à Las Vegas, le président démocrate Joe Biden promettait huit milliards de dollars pour construire des lignes à grande vitesse (LGV), dont trois milliards pour une liaison entre la capitale du jeu et Los Angeles, dans l’ouest du pays. Deux villes, deux pays, deux décisions.

Des coûts élevés, un tracé contesté
L’inverse eût semblé cohérent. Le Royaume-Uni n’est-il pas le berceau du chemin de fer, ayant inauguré en 1825 la première ligne du monde, dans le comté de Durham? Le pays, densément peuplé, se prête à des dessertes ferroviaires nombreuses et régulières. Les Etats-Unis n’apparaissent-ils pas, au contraire, comme le domaine par excellence de la voiture individuelle et de l’avion? Pour desservir des banlieues pavillonnaires poussant sans discipline autour des villes, comme pour relier des mégapoles éloignées de milliers de kilomètres, le train paraît peu indiqué.

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