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Avis d’expert
« Les pouvoirs publics ont laissé la crise immobilière s’installer »

Après trois ans de crise, l’embellie sur les marchés immobilier et du logement ne s’annonce pas avant 2026. Les taux d’intérêt, quelle que soit leur durée, n’ont cessé de baisser en 2024 pour se fixer, en janvier 2025, à 3,24% en moyenne, selon Crédit Logement / CSA. S’il y a bien redémarrage, le mouvement est lent et modéré, prévient Michel Mouillart, professeur d’économie et porte-parole de l’observatoire.
Propos recueillis par Caroline Reinhart | Le lundi 24 mars 2025
© AddMeshCube

Après la crise franche des années 2022 et 2023, quel bilan tirer de l’année 2024 pour le marché immobilier?
Michel Mouillart: Entre 2017 et 2024, nous sommes passés de 434.000 mises en chantier par an à 263.000. Le niveau de construction est en fait revenu à celui de 1954. Tout le monde s’y attendait, sauf les décideurs publics. Pour l’investissement locatif privé et social, les incertitudes sur les dispositifs de défiscalisation (Pinel, notamment) ont entraîné une chute de la demande, avec des répercussions sur le secteur de la promotion immobilière. En 2024, il y a eu environ 117.000 ventes immobilières à des particuliers et en bloc, contre 177.000 en 2017. Le secteur de la construction de maisons individuelles a également reculé. En 2024, il y a eu un peu plus de 50.000 constructions de maisons individuelles, contre 135.000 en 2017. Le logement collectif a aussi beaucoup souffert. Les alertes ont pourtant été nombreuses et répétées, sans réaction des pouvoirs publics. Une inaction au coût monstre sur l’organisation de l’appareil de production, les faillites d’entreprises, les stratégies d’aménagement des territoires, mais aussi sur les conditions d’accès au logement des ménages. Toutes les crises des quarante dernières années ont conduit les pouvoirs publics à intervenir pour atténuer leurs effets, en préservant l’emploi, l’accès au logement... C’est la première fois qu’on voit une crise s’installer sous les yeux des responsables politiques, et que ceux-ci restent passifs en dépit des alertes de toutes parts sur le désastre à venir. Au-delà de la question de l’accès au logement, cette crise a également provoqué une chute des recettes de l’Etat et des collectivités. 

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