ABONNEZ-VOUS

Horizons
Narbonne: le pont des Marchands est sauvé... Provisoirement!

Ce pont habité de Narbonne, qui témoigne d’une tradition médiévale, était en péril. Un étaiement provisoire a écarté tout danger imminent. Mais le remplacement des planchers en bois qui supportent les immeubles reste au cœur d’un conflit entre la municipalité et les propriétaires privés.
Marielle Mayo | Le vendredi 13 septembre 2024
© F. Piot / Adobe Stock

Patrimoine emblématique de la ville de Narbonne (Hérault), le pont des Marchands, au-dessus du canal de la Robine qui relie l’Aude à la Méditerranée, est l’un des deux derniers ponts habités en France. En 2023, des risques d’effondrement ont conduit à l’évacuation des commerces et des résidents des immeubles du pont et celui-ci a fait l’objet d’une fermeture durant plusieurs mois. Grâce à des travaux d’étaiement provisoire, la circulation a pu être rouverte aux piétons dès le mois de décembre dernier. Une réflexion est désormais engagée pour assurer sa sauvegarde définitive. Mais cette réhabilitation s’annonce complexe et coûteuse, les désordres touchant les soubassements des immeubles privés. Dans un contexte d’imbroglio juridique, les propriétaires refusent de payer la note... 

Un pont d’origine romaine
Ce patrimoine exceptionnel a été façonné par une histoire deux fois millénaire. Doté de sept arches, le pont originel a été construit dès l’époque romaine pour enjamber l’Atax (le fleuve Aude), qui traversait alors la ville fortifiée de Narbo Martius, prospère capitale de la Gaule transalpine. «Le pont romain a été rénové à l’époque médiévale pour devenir un pont habité», raconte David Delbourg, directeur du service bâtiment de la ville de Narbonne. Vingt-sept bâtiments privés ont été construits de part et d’autre du pont aux XIVe et XVe siècles. Ce projet n’avait alors rien de bien audacieux. En effet, les ponts habités ont fleuri en Europe à partir du Moyen Age et contribué activement à la vie sociale urbaine pendant plusieurs siècles. Mais, au début de l’époque industrielle, ils n’entraient plus dans les canons de l’urbanisme moderne et ont été détruits massivement. Aujourd’hui, des ouvrages comme le Ponte Vecchio à Florence ou le pont d’Erfurt, en Allemagne, rappellent cette histoire oubliée. En France, seuls subsistent le pont de Rohan, à Landerneau (Finistère), et le pont des Marchands narbonnais.

Ce contenu est réservé aux abonnés
En vous abonnant au mensuel Géomètre, vous recevrez la version imprimée pendant un an au lieu de votre choix et aurez accès immédiatement à l’ensemble des contenus en ligne du site geometre-lemag.fr.
En achetant le numéro correspondant à cet article (janvier 2024), vous recevrez la version imprimée et aurez accès immédiatement à l’ensemble de son contenu en ligne.

Abonnez-vous ou achetez le numéro pour lire la suite de l’article

JE M’ABONNE (11 NUMÉROS) / J’ACHÈTE CE NUMÉRO JE ME CONNECTE