Spécial JO
Des chiffres qui donnent le tournis
Vingt-six ans après avoir été, un soir de juillet 1998, le théâtre de la consécration de la bande à Zidane, le Stade de France abritera cette fois la compétition reine des Jeux olympiques: les épreuves d’athlétisme et leur point d’orgue, la finale du 100 mètres masculin. Ce sera le dimanche 4 août, à 21h50. Quinze ans auparavant, le 16 août 2009, le Jamaïquain Usain Bolt avait stupéfié le monde en coupant la ligne d’arrivée du 100 mètres des championnats du monde d’athlétisme de Berlin en 9,58 secondes. Pendant la course, le sprinter avait tenu une vitesse moyenne de 37,58km/h. Sur le tronçon de course situé entre les 60 et les 80 mètres, il avait atteint la vitesse de pointe phénoménale de 44,72km/h! En juillet 2013, l’athlète brésilien Alan Fonteles Cardoso Oliveira, amputé des deux tibias, a de son côté établi un record à 10,57 secondes.
Dans ce Stade de France, certains devraient eux aussi tutoyer les cimes. On pense évidemment dans ce registre au perchiste suédois Armand «Mondo» Duplantis. Le 20 avril dernier, cet extraterrestre a encore repoussé les limites de sa discipline, en franchissant une barre à 6,24m. Du côté des championnes féminines de saut en hauteur, la décision se fera sans doute autour d’une hauteur supérieure à 2m. Au vu des forces en présence, le record du monde de la Bulgare Stefka Kostadinova, 2,09m en 1987, pourrait toutefois encore survivre à cette compétition. Sur la piste, la bagarre fera rage du 100 au 10.000 mètres. Pour les courses qui utiliseront l’intégralité de l’anneau, d’une longueur de 400m, les athlètes se départageront en essayant de négocier au mieux des virages affichant un rayon intérieur de 36,5m. Pour les coureurs de 200, 400 et 800 mètres, il faudra veiller, sous peine de disqualification, à ne pas déborder de la largeur de chacun des 9 couloirs, à savoir 1,22m. Au centre du stade, les lanceurs – l’une des plus anciennes disciplines athlétiques – feront tout pour atteindre les marques qui leur ouvriront les portes de la gloire. En l’espèce, il faudra lancer le poids à une distance voisine de 23,56m, record du monde masculin, en tenant compte du fait que l’objet pèse… 7,26kg! Au disque féminin, la marque est établie à 76,80m, alors que le javelot du Tchèque Jan Zelezny, lui, est retombé à 98,48m en 1996.
L’excellence révélée par la précision
Partout, pendant ces Jeux olympiques, dans les 32 disciplines officiellement inscrites au programme, les mesures donneront le vertige. Les plongeurs de haut vol s’élanceront ainsi d’une plateforme perchée à 10m de haut, soit plus de quatre étages. Les marathoniens s’apprêtent de leur côté à parcourir 42,195km en à peine plus de deux heures, le record du monde ayant été établi par le Kényan Kelvin Kiptum avec un temps de 2h 0min et 35 secondes, le 8 octobre 2023, à Chicago. Au badminton, il faudra avoir de bons yeux pour suivre la trajectoire du volant, le Malaisien Tan Boon Heong ayant établi un record de vitesse en compétition avec un volant flashé à... 493km/h! En escalade, à l’occasion de l’épreuve de difficulté, les concurrents auront six minutes pour franchir une voie d’une longueur de 15m. Chez les femmes, l’haltérophile chinoise Li Wenwen, en plus de 87 kg, affiche un record de 335kg soulevés (187kg à l’épaulé-jeté et 148kg à l’arraché).
On l’aura compris, lors de ces épreuves, l’excellence sportive sera bien souvent révélée grâce à la précision des instruments de mesure. Une donnée qui n’occultera jamais l’émotion, mais qui garantira l’exactitude des records et l’équité entre les concurrents.