Défaillances d’entreprises
Dans un contexte préoccupant, la construction résiste tant bien que mal
Au troisième trimestre 2024, 13.400 défaillances d’entreprises, dont 3.359 dans le secteur de la construction, ont été enregistrées, indique le cabinet Altares dans un rapport. Soit une hausse de 20% en un an. «La décélération se confirme, mais le record de 66.000 défauts sur douze mois glissés est franchi», indique la note de conjoncture. On recense plus de 64.000 cessations de paiement. Bien que ce chiffre soit élevé, la France reste en deçà de sa moyenne à long terme, estimée à 45.500 défaillances pour 2024, selon Altares. Cependant, les irrégularités constatées durant l’été laissent planer des incertitudes, notamment sur l’emploi et l’investissement. Il sera donc difficile de réduire le nombre de défaillances sous le niveau actuel dans les mois à venir.
La situation est préoccupante pour les petites entreprises. Après une relative stabilisation observée depuis mars 2024, les défaillances ont augmenté de manière notable en juillet. Si la hausse moyenne sur sept mois est retombée à 15%, elle reste néanmoins élevée par rapport aux années précédentes. Plus que le nombre de défaillances, c’est la taille des entreprises en difficulté qui inquiète. En effet, les PME de plus de 50 salariés sont particulièrement touchées, avec une augmentation de 47% des ouvertures de procédures sur un an, menaçant 52.000 emplois.
Les PME de moins de 50 salariés, quant à elles, montrent une meilleure résistance, avec une hausse plus modérée des défaillances (13%), bien que 45% des entreprises concernées finissent en liquidation. Les TPE de 6 à 9 salariés sont les plus vulnérables, avec 775 d’entre elles tombées en défaillance (+31%), et un bond de 61% des redressements judiciaires. Au total, 11.600 TPE sont en défaillance (+20% par rapport au troisième trimestre 2023), dont trois quarts directement liquidées.
Dans ce contexte difficile, des tensions persistent dans la construction. Le secteur souffre mais ne s’effondre pas: il a enregistré 3.359 défaillances au troisième trimestre (+26% sur un an), légèrement au-dessus de la moyenne nationale. Ces défaillances sont notamment portées par la promotion immobilière (+85%) et les agences immobilières (+30%). Le second œuvre du bâtiment, lui, résiste mieux, avec une augmentation des défaillances plus modérée (16%). La construction de maisons individuelles, un secteur en crise, enregistre une hausse de défaillances limitée à 29%.