Quand l’eau gagne du terrain
Aux Pays-Bas, une culture de l’inondation


Le chenal rectiligne, la large jetée surmontée d’un sémaphore rouge et blanc, les solides bouées jaunes qui flottent et, au large, les éoliennes alignées qui tournent en cadence: chaque élément est rigoureusement à sa place. Entre la digue inclinée faite de pavés carrés et le talus herbeux court une route bitumée qui fait office de piste cyclable. Le troupeau de moutons qui broute sur le talus maintient l’herbe rase et prévient la pousse d’arbustes indésirables. En Zélande, au sud-ouest des Pays-Bas, tout, dans le paysage, témoigne de la maîtrise de la nature par l’homme.
Il ne saurait en être autrement. La nature, dans cette région composée d’îles et de presqu’îles surpassant à peine le niveau de la mer, n’a pas laissé que des bons souvenirs. Peter Maartense, 82 ans, peut en témoigner. «Le 31 janvier 1953, j’avais 10 ans, et nous habitions Bois-le-Duc, dans le sud du pays. Ce soir-là, mes parents étaient sortis et je gardais mes deux petites sœurs. Le vent s’est levé, les portes se sont mises à claquer, c’était terrifiant. A l’époque, la radio n’émettait pas d’information le week-end. Mes parents sont enfin rentrés et, le lendemain matin, le dimanche 1er février, nous avons progressivement compris qu’il s’était passé quelque chose de grave.»
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