Odonymie
Tempête sur les plaques de rues
En France, une trentaine de rues, places, allées, portent le nom de l’enseignant Samuel Paty, décapité par un terroriste dans les Yvelines en 2020. En octobre, lorsque Paul Varry, un cycliste de 27 ans, a été volontairement tué par un conducteur de SUV sur une piste cyclable parisienne, il n’a pas fallu une semaine à la socialiste Anne Hidalgo, maire de Paris, pour suggérer de baptiser une voie en son honneur. Dans un autre registre, au même moment, les plaques des rues de Poitiers étaient recouvertes d’affiches portant les noms des dirigeants du Hamas. Le préfet de la Vienne a saisi le procureur de la République pour «apologie du terrorisme». Dans un genre beaucoup plus léger, dans les semaines qui ont suivi la cérémonie d’ouverture de Jeux olympiques, le 26 juillet, des centaines de personnes ont rejoué, sur le pont des Arts, à Paris, la rencontre improbable entre la star Aya Nakamura et les musiciens de la Garde républicaine. Sur Instagram ou Tik Tok, la passerelle datant de 1984 a été rebaptisée, de manière informelle, «le pont d’Aya». Les émotions collectives, qu’elles soient dramatiques ou joyeuses, forgent puissamment les esprits, au point de laisser une trace dans l’espace public.
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