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Logement décent
A Saint-Denis, un travail de fourmi qui porte ses fruits

De la passoire thermique au logement insalubre, la lutte contre l’habitat dégradé requiert conviction et précision. Niché partout et surtout dans le parc privé, plus difficile à contrôler que l’habitat social, ce fléau sévit particulièrement à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Mais au prix d’une politique globale et volontariste, les premiers résultats sont là. Et les projets se poursuivent.
Caroline Reinhart | Le vendredi 4 octobre 2024
Immeuble récent dans le quartier de Saint-Rémy. © C. Reinhart

Un logement sur cinq potentiellement insalubre, un sur deux bâti avant 1945, un habitant sur trois en dessous du seuil de pauvreté: Saint-Denis partait de loin, en 2020, lors de la présentation du plan d’actions de lutte contre l’habitat indigne 2022-2026 par l’équipe du maire Mathieu Hanotin, fraîchement élue. Entre démolitions et reconstructions, la résorption de l’habitat dégradé est auparavant passée par des solutions drastiques. Dans le quartier Saint-Rémy, les deux dernières barres délabrées de la cité, construites dans les années 1950 pour les ouvriers des usines alentour, ont été démolies en 2014. «Depuis le temps, on s’attendait à les voir tomber toutes seules», ironise Stevan, employé du bar-tabac Le Lutecia. Entre 2010 et 2021, le visage du quartier s’est transformé au gré de sa réhabilitation progressive et de la construction de nouveaux bâtiments afin de reloger les habitants et de favoriser la mixité sociale. 
Dernière pierre à l’édifice, la résidence Cadence a été inaugurée en 2021, dans le cadre du dispositif «Digneo» portée par Foncière logement (1). Le concept: construire une part de logements en accession libre et conventionnés, en favorisant les salariés éligibles au 1% patronal. A Saint-Rémy, l’objectif était double: faire revenir les classes moyennes dans le quartier et lutter contre l’habitat indigne. Un nouveau morceau de ville qui ne convainc pas forcément tout le monde. Pour Stevan, «le quartier est devenu plus calme. Mais pour nous, rien n’a changé... Sauf peut-être l’esthétique».

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