Gouvernement
Gabriel Attal fait du logement une priorité
ARTICLE EN ACCÈS LIBRE JUSQU'AU 15 OCTOBRE
«Le problème du logement est clair: il tient à la fois à l’offre et à la demande. Or, pouvoir se loger, acquérir son logement, c’est pour tant de Français le projet d’une vie, l’assurance d’une retraite sereine.» C’est en ces termes que le nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, a ouvert la «séquence» de son discours de politique générale consacrée au logement. Alors que les professionnels ne cessent de tirer la sonnette d’alarme face au ralentissement sans précédent du secteur, les observateurs du monde politique s’étonnaient de la relative atonie du pouvoir en la matière. Le nouveau locataire de Matignon semble avoir parfaitement reçu le message, faisant du «logement» au sens large l’un de ses engagements forts.
«Un choc d’offres»
Fidèle à la rhétorique déjà adoptée lors de son passage au ministère de l’Education nationale, Gabriel Attal a affirmé vouloir «répondre à cette crise du logement en créant un choc d’offres, avec plusieurs solutions immédiates». Concrètement, l’exécutif souhaite «simplifier massivement les normes: revoir les DPE, simplifier l’accès à MaPrimeRénov’, faciliter la densification, lever les contraintes sur le zonage et accélérer les procédures». Cette volonté de simplification, le gouvernement veut l’incarner à travers la réussite des procédures accélérées utilisées pour l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques. Aussi le Premier ministre a-t-il annoncé la désignation, dans le courant du mois de février, de «vingt territoires engagés pour le logement, où nous accélèrerons toutes les procédures [...] avec comme objectif d’y créer 30.000 nouveaux logements d’ici trois ans». Autre piste pour désengorger le marché et libérer l’offre, «nous n’hésiterons pas, a assuré Gabriel Attal, à procéder à des réquisitions pour des bâtiments vides, notamment des bâtiments de bureaux. Nous l’avons déjà fait et nous continuerons à le faire».
Le logement social soutenu
Concernant le logement social, le chef du gouvernement a voulu assurer de son soutien un secteur en plein questionnement face à l’explosion de la demande. «Nous continuerons à soutenir le monde du logement social, a-t-il affirmé. Nous avons agi pour lui en maintenant le taux du livret A, avec 1,2 milliard d’euros pour leur rénovation énergétique, avec des plans de rachat massif. Nous voulons également répondre aux causes structurelles de la crise, le coût élevé du foncier, grâce un nouveau prêt de très long terme: 2 milliards d’euros, distribués par la Banque des territoires. Et nous allons aussi le faire évoluer.» Cette évolution passera par de mini-révolutions: il s’agit notamment de «donner aux maires la main pour la première attribution dans les nouveaux logements sociaux construits sur leur commune» et de bousculer la loi SRU, qui oblige les communes à posséder au moins un quart de logements sociaux sur leur territoire et pour laquelle le gouvernement proposera «d’ajouter pour une part les logements intermédiaires, accessibles à la classe moyenne, dans ce calcul des 25%».
Quel ministre pour mettre en œuvre?
Le 31 janvier, toutefois, l’identité du ou de la ministre qui allait mettre en œuvre cette politique n’était toujours pas connue. Jusqu’au dernier remaniement, le portefeuille était entre les mains de Patrice Vergriete, ministre délégué, placé sous la tutelle du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu.