Immobilier
Le marché du logement toujours en panne
ARTICLE EN ACCÈS LIBRE JUSQU'AU 15 OCTOBRE
«La rentrée de septembre sera charnière pour l’activité du marché immobilier.» Telle était la prévision faite par les Notaires de France dans leur note de conjoncture au cœur de l’été. A la fin du mois de mai, le volume de transactions de logements anciens en cumul sur les douze derniers mois en France s’établissait à 793.000 transactions. Une baisse de 22,6% en tendance annuelle, qui risquait d’entraîner les chiffres sous la barre des 750.000 à la fin de l’été. Du côté des notaires, on table sur une poursuite de la baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) pour redonner «une bouffée d’oxygène» à un marché grippé. Un mouvement qui devrait mécaniquement permettre aux Français de bénéficier d’un assouplissement des conditions d’accès au crédit. Alors que les taux d’intérêt ont été multipliés par quatre entre janvier 2023 et juillet 2024, la décrue semble d’ailleurs se confirmer, avec un taux d’intérêt moyen (hors frais et assurances) de l’ordre de 3,83% au mois de mai dernier.
«Il semble acquis que les Français sont disposés à retourner sur le marché immobilier dès lors que les taux le permettront et malgré l’expectative actuelle, observent les notaires de France. Leur appétence pour la pierre-refuge ne se dément pas; la légère embellie du printemps constatée par les notaires sur l’ensemble du territoire démontre que le marché immobilier est sensible à la stabilité tant économique que politique, gages de confiance.» Cette perspective reste toutefois largement liée au climat d’incertitude politique né du résultat des dernières élections législatives.
En attendant la reprise, les chiffres restent donc orientés à la baisse. En France métropolitaine, les prix des logements anciens ont baissé pour le troisième trimestre consécutif sur un an de 5,2% au premier trimestre 2024 (-5,5% pour les appartements et -4,9% pour les maisons). En province, les prix ont chuté de 4,7% pour les maisons anciennes et de 3,7% pour les appartements anciens. En Ile-de-France, les prix ont connu une forte correction, avec une baisse de 8,1% au premier trimestre.
Marché du neuf: en reprise mais loin de ses standards
En mai 2024, les autorisations de logements se sont établies à 27.500 (en recul de 3% par rapport à avril 2024). Illustration de ce recul spectaculaire: avec ces chiffres, le nombre de logements autorisés sur douze mois se situe 29% en dessous de son niveau moyen de l’année précédant le premier confinement. De juin 2023 à mai 2024, 353.800 logements ont été autorisés à la construction, soit 15% de moins que lors des douze mois précédents.