Immobilier : une reprise sensible mais encore fragile
Selon la note de conjoncture immobilière des Notaires de France, publiée le 27 octobre dernier, le marché immobilier français amorce un redressement après deux années de net recul. Fin août, près de 916.000 transactions de logements anciens ont été enregistrées sur douze mois, soit une progression annuelle de 10%. Cette reprise s’explique par la détente monétaire engagée par la Banque centrale européenne, d’une part, et la baisse continue des taux d’intérêt, d’autre part.
Cette amélioration reste toutefois contrastée. D’abord, parce que les établissements bancaires demeurent prudents et réservent leurs crédits aux ménages les plus solvables. Ensuite, parce que si l’activité se redresse dans les grandes métropoles et les zones littorales, de nombreux territoires ruraux et villes moyennes restent en retrait, faute de demande suffisante et de conditions de financement favorables. Le marché locatif, lui, demeure sous tension: la fiscalité des bailleurs et l’absence de cadre juridique stable freinent l’investissement, tandis que les loyers continuent de grimper dans les grandes agglomérations.
L’attitude des ménages reste marquée par la prudence: leur taux d’épargne a dépassé 18% du revenu disponible au deuxième trimestre 2025, un record depuis plus de quarante ans. Cette attitude traduit la méfiance persistante face à un environnement économique, géopolitique et fiscal incertain, qui tempère la reprise malgré des signaux d’amélioration réels sur le front du crédit et des transactions.

