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Avis d’experte
«Fin 2024, les taux d’intérêt pourraient revenir à 3%»

Marché grippé, baisse des transactions, pénurie locative: le secteur du logement est entré dans une crise profonde. Les blocages observés sont multifactoriels: économiques, monétaires, mais aussi politiques. Entamée début 2024, la baisse progressive des taux d’intérêt pourrait enfin renverser la tendance. Bérengère Dubuis, secrétaire générale de l’Union des intermédiaires de crédit – Premier syndicat des intermédiaires en opérations de banque et en services de paiement (IOBSP) –, analyse les perspectives du marché immobilier.
Propos recueillis par Caroline Reinhart | Le jeudi 20 juin 2024
© tanit / Adobe Stock

En mars, le taux d’intérêt moyen est passé sous la barre des 4%: doit-on s’attendre à une poursuite de cette trajectoire? 
Bérengère Dubuis: Entamée dès janvier 2024, cette période de décrue s’explique par le fait que les banques ont été très frileuses pendant quelque temps pour se sécuriser, et qu’elles redeviennent commerciales. C’est une période positive de décrue, car elle n’est pas trop rapide: on part en deçà des 4% avec une amplitude très importante sur vingt-cinq ans (3,30% à 4,20%). L’écart est énorme pour l’instant, ce qui est très rare. Toutes les banques sont en période de décrue, avec des temporalités différentes. En fin d’année, nous pourrions ainsi atteindre des taux entre 3 et 3,4%, et ainsi retomber sur des niveaux cohérents. Ceux qui disent que ce sont les prix immobiliers trop élevés qui bloquent la situation se trompent: on vend pour acheter. Ce qui peut débloquer les projets, c’est d’abord la baisse des taux.

La baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne annoncée pour juin aura-t-elle un impact?
B.D.: En prévision de cette annonce, la Société Générale et la Banque Postale ont fortement baissé leurs taux, pour revenir ensuite en arrière. Mais tout cela va finir par s’aligner. Le banquier est un commerçant, il prend sa marge, qui n’est pas linéaire. Pour récupérer des parts de marché, les banques sont désormais prêtes à accorder des crédits à des taux exceptionnels. BoursoBank, par exemple, propose déjà des taux à 3,26%. Sur le nombre de crédits accordés, la catastrophe de 2023 s’achève. Les chiffres du premier trimestre 2024 en font la meilleure année depuis dix ans! La confiance est revenue: l’activité économique reprend, le marché immobilier se réveille... 

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